Aber Ildut > Brest (Marina du Château)

Vendredi 20 août 2021

BR Nav 20210820 CarteRoutesAprès l’Aber Ildut, nous aimerions rallier Brest et rejoindre la marina du Château, proche de la ville et voisine des ports militaire et commercial. Avec le vent du sud annoncé, nous avions élaboré deux routes : la plus courte (environ 27 à 30 milles) nous aurait demandé de louvoyer pour rejoindre le chenal, ensuite nous aurions caboté au moteur (face au vent); une autre, plus longue (environ 35 à 40 milles) passait par le sud de l'île d'Ouessant pour rejoindre le large, nous permettant de faire plusieurs bords à des allures plus portantes (35 à 40 milles).

Nous avons choisi la plus longue, avec à la clé une grosse surprise que nous n'avions pas du tout prévue...

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BR NAV 20210820 09272409:15 : allumage du moteur et démarrage de notre bouée haltère dans l’Aber Ildut. A 9h30 nous passons devant la Pierre de l’Aber

09:37 : Cap 241°, vitesse 5,3nds, vent SSO 16,1nds : nous envoyons la grand-voile et à 9h41 le génois, nous naviguons au près serré et éteignons le moteur à 9h46. Nous décidons alors de prendre notre plan B (route rouge ci-dessus) et de naviguer au près en tirant un long bord vers le large en passant entre l’île d’Ouessant et les archipels de la Molène. 

BR NAV 20210820 10063410:06 : BR NAV 20210820 101529Nous abattons à 294°, vitesse 5,7nds, vent SSO 11,2nds, nous sommes au bon près, après un nouvel ajustement de cap, nous passons au travers. Nous doublons des pêcheurs à la ligne dans une petite vedette, nul doute, le coin est poissonneux. Nous comptons en effet encore quatre autres vedettes à l'ancre un peu au large de celle-là. 

A 10h33, apparition furtive de la tête d’un phoque entre deux crêtes des vagues, aussitôt vu, aussitôt disparu. Au large à tribord, sous notre génois, nous apercevons déjà l’île de Ouessant, sa presqu’île Ledenez et le phare Men Korn.

A bâbord, un BR NAV 20210820 110124chapelet d'îlots et de cailloux prolongent l'île Molène (Bannec, Balanec) couronnés par le phare de Kéréon qui marque la passe en face d'Ouessant.BR NAV 20210820 104247

A 10h41, nous observons ce qui ressemble fort à une chasse de dauphins à 100m de nous à bâbord : différentes sortes d’oiseaux marins qui profitent de l’aubaine plongent au même endroit en poussant des cris (fous de Bassan, mouettes, sternes). L’apparition furtive de quelques ailerons nous confirme que ce sont bien des dauphins. Ils dessinent un cercle d’environ 20 à 50m de diamètre autour d’un banc de poisson. Nous continuons notre route au large car il n’est pas question pour nous de les déranger. Comme la dernière fois cependant, ce sont eux qui choisissent de nous rejoindre et de nager avec Flóki, nous accompagnant pendant plus de 20 minutes.


    BR NAV 20210820 110124BR NAV 20210820 11414711:15 cap 251°, vitesse 4,8nds, vent S 13,5nds : sans doute l’influence des îles a-t-elle fait tourner le vent au sud, nous gardons toujours le cap vers le passage du Fromveur(1), nous contentant d’ajuster nos voiles. Nous croisons pas mal de voiliers, mais tous vont bon train dans le sens inverse de celui de Flóki, ce qui ne nous a cependant pas mis la puce à l’oreille…
    (1)  Ce que nous ne savions pas, c’est que ce nom vient provient de deux mots bretons, l'un FROUD signifiant "courant d'eau, torrent", l'autre MEUR signifiant "grand", ce qui se traduit donc en français par "grand courant" 😲😲😲

    11:35 : Nous croisons un voilier, le « Rêve de Mer », qui longe l’archipel des îles Molène vers le sud à notre bâbord et que nous voyons sur notre l’AIS (ou SIA en français, système d’identification automatique) filant à plus de 9 nœuds… Nous croyons pouvoir attribuer sa grande vélocité à son code zéro… quelle erreur. 

    11:36 : il faut se rendre à l’évidence, on n’avance plus… Notre vitesse descend à 0,7nds. On vérifie la poupe, il semble qu’on traine quelques algues, on les retire, rien ne change. Didier tente de remettre le moteur, un coup marche avant, un coup marche arrière, au cas où il y aurait encore des algues dans l’hélice, rien ne change, on se traîne à vitesse d’escargot. Avec le moteur et un vent de 13 nœuds dans nos voiles au près, on atteint péniblement 2nds de vitesse...

    Tout d’un coup, nous comprenons : ça doit être un courant, mais un courant qui semble bien plus fort que le Ras Blanchard. Quand on pense que nous avions ri au récit de certains qui nous parlaient de bateaux tentant le Ras Blanchard et devant renoncer parce qu’ils faisaient du surplace, voire reculaient, eh bien cette fois c’est notre tour 🙄. Nous devions apprendre plus tard que le courant de marées atteint parfois 9 nœuds dans ce passage !

    11:55 : Cap 254°, vitesse 2nds, vent SSO 12,2nds : nous réalisons alors que nous n’arriverons jamais à traverser le passage du Fromveur, et fasons demi-tour.
    12:09 : Cap Nous voilà sur la même trajectoire que le rêve de mer, et nous filons à 9 nds. Nous avions donc bien un courant de 6nds, mais pas exactement dans le nez, car nous constatons que nous marchons en crabe… Il faudra absolument que nous achetions les cartes des courants en mer d’Iroise

    BR Nav 20210822 173716 fusion

    BR NAV 20210820 12324812:27 : cap 114°, vitesse 5,1nds, vent SSO 15,5nds : nous rallumons le moteur, la dérive est très forte et nous frôlons des cailloux, nous passons devant l’île MolèneBR NAV 20210820 114147
    12:40 : Une nappe de brouillard semble se profiler au sud, qui pourrait être signe d’un grain. Ne voulant pas prendre de risque, vu la proximité de hauts fonds, nous rallumons le moteur et prenons un ris dans la grand-voile.

    BR NAV 20210820 13111013:09 : cap 151°, vitesse 8,3nds, vent SSO 13,4 : changement de cap pour nous aligner sur le chenal, passage devant la bouée cardinale « Le Faix ».
    BR NAV 20210820 14430913:15 : cap 150°, vitesse 5,1nds, vent SSO 15,5nds : le brouillard s’est levé, le grain est parti vers le nord, nous éteignons le moteur et renvoyons le génois.
    14:10 : cap 151°, vitesse 4,8nds, vent S 12,3nds : nous relâchons le ris que nous avions pris dans la grand-voile. Pour rester dans le chenal, BR NAV 20210820 114147le vent ayant changé, nous rallumons le moteur (nous sommes face au vent) et décidons de jeter notre ligne de traîne pour pêcher. A 14h35 nous pêchons notre premier maquereau.

    BR NAV 20210820 14434414:47 : passage devant la Grande Vinotière (bouée) à tribord, et à bâbord, le phare du Kermoran et le Conquet. A 15h26, ce qui semble être une lame de fond venant du large nous passe par le travers. Vers 15h40 nous passons au large du phare de Saint-Matthieu.

    BR NAV 20210820 15345815:44 : cap 90°, vitesse 3,1nds, vent S 7,4nds : nous renvoyons le génois pour tenter de gagner un peu de vitesse. A 16h15 nous rentrons dans la rade de Brest et passons le rocher du Chat et le fort de Bertheaume.

    BR NAV 20210820 165400A 16h50 nous saluons le phare du Petit Minou à bâbord. Nous affalons la grand-voile et rentrons le génois. À 17h00, nous pouvons admirer à tribord la presqu’île de Crozon. A 17h07 nous doublons le fort du Mengant à bâbord.

    BR NAV 20210820 16540017h28, nous admirons la pointe des Espagnols de la presqu’île de Crozon à tribord et le phare de Portzic qui nous salue à bâbord avec le port militaire de Brest qui se déploie à sa droite. Nous apercevons le début des monts d’Arée sur le continent, et enfin, la ville de Brest.

    BR NAV 20210820 180305Un petit voilier à vieux grément passe à notre gauche dans une belle lumière de contre-jour. A 17h59 nous passons l’entrée des ports de Brest (d’abord le port militaire à bâbord et le port de commerce à tribord, et au fond, à bâbord, enfin, le port de plaisance du Château.BR NAV 20210820 175919

    18:15 Après de nombreuses hésitations, nous nous amarrons au ponton PC des visiteurs de la marina du Château, un petit bout de ponton perpendiculaire à la digue nord. Malgré les appréhensions du mousse, l'amarrage se fait sans aucun problème, le capitaine gère 😄. 

    Escale à Brest

    La marina du Château est située en bordure de la ville de Brest, et partage une rade avec un port militaire (à l'entrée à droite) et un port commercial (à l'entrée à gauche). La marina se trouve tout au fond du chenal à droite.

    Bien que nous nous soyons annoncés deux heures avant d’arriver en téléphonant à la marina, pour demander d’avoir une place sur un catway et malgré notre appel à l’agent de port via la VHF 9 juste avant d’entrer dans la marina, nous n’avons pas eu de place sur catway. L’agent ne vient pas systématiquement vous placer ou vous aider, il est à disposition au besoin. Entre-temps, il avait attribué la place qu’il nous avait réservée à quelqu’un d’autre. Paiement à l'agent de port, à l'arrivée.

    Les pontons visiteurs se trouvent au bout de la marina (pontons PC), à 7 bonnes minutes à pied de la capitainerie, à côté d'une digue publique fort mal fréquentée la nuit et le long d’une autre digue tout aussi publique et bruyante, qui voisine avec un bâtiment qui semble désaffecté. Une des entrées du port de plaisance donne sur la digue et est fermée en permanence (porte à code). Nous avons cependant vu des jeunes la franchir en sautant au-dessus des barrières, en pleine journée, pour venir pêcher sur les pontons. Malgré les caméras, il n'y a aucun contrôle ni interpellation. A cela s'ajoute le fait que le week-end, le samedi soir en particulier, les digues deviennent des discothèques à ciel ouvert. Un autre accès à la marina se trouve juste devant la capitainerie et est ouvert seulement aux heures d'ouverture du bureau du port (sinon accès via code). 

    Nous ne sommes pas restés assez longtemps pour visiter vraiment la ville et nous n’osions pas trop quitter le bateau non plus, ne nous sentant pas en sécurité. Notre seule sortie a été celle destinée à l’avitaillement (à 1,6km, soit 20-25 minutes de la marina) : nous sommes montés vers la ville haute au travers de ce qui semblait être le quartier des arts jusqu’au centre où se trouve une belle rue commerçante semi-piétonnière. Nous sommes revenus le long du château dont la marina porte le nom, qui habrite des locaux militaires et aussi un musée maritime. A noter qu’il y a une boulangerie Paul non loin de l’entrée de la marina côté ville.

    Ce port a été l’occasion d’une surprenante rencontre : un gros phoque gris mâle adulte, qui m’a semblé assez âgé, est venu pêcher juste sous notre nez dans le port. Nous avons pu le filmer tout à notre aise (et n'avons pas été les seuls) car il était très familier et semblait plutôt curieux, s'approchant de nous pour nous observer. Après avori dîné de quelques mulets, il est reparti vers le large.


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