Port de Morgat > Baie de Roscanvel ⚓
Samedi 4 septembre 2021
C'est un peu à contrecœur que nous choisissons de remonter doucement vers le nord ce samedi 4 septembre 2021, quittant la très belle Baie de Douarnenez pour la Baie de Roscanvel.
Le peu de vent annoncé (maximum 5 à 8 nds) devrait être plein ouest. Pour atteindre notre destination, nous allons remonter le long de la pointe de la Chèvre en Mer d’Iroise, repasser devant Camaret-sur-Mer et longer la face ouest de la presqu’île de Quélern dans la Rade de Brest jusqu’à passer la pointe des Espagnols.
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11h23 : Quelques voiliers sont au mouillage dans l’anse de Hernot. Un chanceux a construit sa maison au-dessus de l’Île Vierge avant la « loi littoral », quelle vue magnifique il doit avoir…
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12h33 : Nous avons sorti la ligne de traîne (pêche). La mer se ride quelque peu, nous avons presque 9nds de vent. Nous repassons devant les plages de sable blond de la côte ouest de la presqu'île de la Chèvre, devant lesquelles nous avons mouillé il y a quelques jours (Anse de Dinan), qui sont comme diluées par une brume diaphane.
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13h25 : la visibilité diminue encore, se réduisant à 20 mètres… Nous allumons le radar par précaution (les plaisanciers ne sont pas tous équipés du système l’AIS).
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13h29 : nous devinons qu’on passe au large du Tas de Pois, ces rochers qui prolongent la pointe de Pen Hir (une des trois presqu'îles qui composent la presqu'île de Crozon). On abat ensuite vers la Rade de Brest, passant sans la voir devant la belle côte bordée de falaises sur lesquelles nous avons randonné quand nous étions à Camaret. Nous sommes au largue. Nous allumons le radar par précaution (tous les plaisanciers n’ont pas l’AIS).
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14h56 : dans notre sillage, nous devinons la silhouette du d'une goélette toutes voiles dehors, c'est sans doute navire "La Recouvrance", propriété de la ville Brest.
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15h25 : nous sommes en baie de Roscanvel, sur la droite la presqu’île de Quélern, une des trois presqu’îles composant la presqu’île de Crozon, en face de nous l’Île Trébéron et l’Île des Morts, toutes deux interdites et gérées par la marine française devenus des refuges pour la faune et la flore. On peut néanmoins mouiller entre les îles à condition de ne pas mettre un pied dessus.
Nous passons le week-end dans notre petite anse devant Roscanvel sans quitter le bateau. A nos côtés, l’Eva Kristina, un beau ketch noir d’une quinzaine de mètres à la mâture en bois et qui bât pavillon hollandais, dont l’équipage est apparemment naturiste 😊.
Le mouillage est calme, sauf quand le club de plongée tout proche (il y a une mise à l’eau au sud de notre point d’ancrage) envoie ses pneumatiques remplis de plongeurs en goguette, passant à 20nds juste à côté de Flóki. Leur retour n’est pas plus calme, leur klaxon de la victoire résonne dans l’air tranquille de ce dimanche comme s’il fallait annoncer l’heure de l’apéro.
Nous relèverons l’ancre plusieurs fois, n’étant pas persuadés qu’elle ait bien mordu. Le fond de l’anse semble être composé de vase (ou plutôt de boue). Les plages de galets blancs ou de sable blond et les eaux turquoise de la mer d’Iroise et la baie de Douarnenez sont loin. Ici, l’eau n’est pas transparente et semble moins propre, l’environnement n’est pas aussi « carte postale » qu’à notre dernier mouillage.
La roche est cependant présente et les eaux ont l’air riches (en témoignent les nombreux pêcheurs à pied sur la grève ou dans leur barques). Même les paysages brillent moins au soleil. Ou peut-être est-ce notre regard qui doit réapprivoiser cette autre beauté, dans ses riches nuances de fonds bruns et de berges vertes, plutôt que de plages de sable doré ou de blancs galets sur fond de mer turquoise ?
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