2. Une énergie pile-poil dans nos cordes

Depuis ce moment, j’ai investi dans une pile à combustible. Ah, ce n’est pas très répandu (assez cher d’ailleurs) et j’ai été pris pour un original à l’époque dans la marina, et même la risée de certains accros des eoliennes (vous avez sans doute déjà entendu un "fissssshhhhhhhh"exaspérant au-dessus des bateaux qui en sont  équipés. La pile est pourtant un système qui a été adopté depuis longtemps par la NASA pour les voyages lunaires. De nombreux concurrents de la Mini-Transat ne peuvent plus s’en passer. De mon point de vue, c'est une ressource énergétique de tout premier choix :pile effoy

♦ Pas besoin d’allumer quoi que ce soit : dès que le niveau des batteries passe au-dessous du seuil, elle se met en route et les recharge. J’ai branché ma pile directement sur les batteries de servitude.

♦ La technique est ultra simple : la pile fonctionne au méthanol (alcool de bois) qu’elle « brûle » pour générer du courant. Il faut compter un litre pour 24 heures de recharge non-stop. Ça débite dans les 100Ah par jour, donc ça m’étonnerait qu’on doive dépasser les 6 heures de recharge journalières.

♦ Comparativement, pour le même rendement, il faudrait monter au moins 2 panneaux solaires de 150Wc à pleine puissance d’ensoleillement, relativement utopique dans les contrées nordiques. En effet, le soleil n’est pas toujours présent et l’éolienne a ses limites en navigation. Ma pile fonctionne à l’aveugle et cachée dans le coffre depuis une dizaine d’années. C'est déjà notre chargeur principal en mer.

Les avantages sont nombreux

  • Puissance délivrée constante et indépendante des conditions climatiques (soit 1200 Wh/jour)
  • C’est très silencieux – on a mis la pile dans le coffre avec ses petites réserves de méthanol
  • Ça s’installe très facilement 
  • C’est sans entretien (je suis loin d’avoir atteint les 3.000 heures de fonctionnement)
  • Ça très peu polluant ; la pile émet autant de CO² qu’un équipier qui serait en apnée les 3/4 du temps et un peu d’eau. Bon d’accord on émet quand même du CO².

MAIS, et c’est le seul inconvénient, l’investissement  est important (entre 2.500 et 5.000 € la pile), et le litre d’alcool coûte environ 5 €. Le prix du confort (et de l’esthétique) de nos bateaux à un prix, j’ai choisi cette option.

On est équipés avec une Efoy 1200 :

  • Capacité de charge : 1200 Wh/jour soit 100 Ah/jour
  • Tension nominale : 12 V
  • Consommation de Méthanol : 0,9 L / kWh
  • 1,3 L / 100 Ah
  • Niveau sonore à 1 m : 39 dB (A)
  • Poids : 7,4 kg
  • Dimensions en cm : 43,5 x 20 x 27,6

Notre retour d’expérience ? Un sans-faute : le pilote et les instruments restent opérationnels pendant plus de 24 heures de navigation. Sur toute la croisière de 2021 on a dépensé moins environ 8 litres de méthanol (mais avec assez peu de mouillages). A suivre en 2022...